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Jeudi 14 avril 2016, 20h45. Nous embarquons dans notre bus de nuit qui nous emmène de Kyoto à Fukuoka. Malgré le gros coup de froid que Simon a attrapé un jour de retour en hiver, nous venons de passer une belle semaine dans la magnifique ville de Kyoto et comme à mon habitude, je suis triste de partir et à la fois prête et impatiente de découvrir ce qui nous attend. Et pour le moment, c’est Fukuoka qui nous attend.
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Lorsque nous organisions notre séjour au Japon et essayions de déterminer notre itinéraire, nous avons dû choisir entre Hiroshima et Fukuoka. Bien sûr, Hiroshima est une ville riche d’histoire et mondialement connue. De l’autre côté, Fukuoka était un nom totalement inconnu à mes oreilles. Je n’en avais jamais entendu parler avant et tout ce que je voyais, c’est qu’il y avait la mer. Fin du suspense, nous avons choisi Fukuoka.
Vendredi 15 avril, 8h40. Nous arrivons à Fukuoka. Nous sommes fatigués et coincés avec nos sacs à dos jusqu’à ce qu’on puisse récupérer notre appartement airbnb plus tard dans la journée. Nous trouvons le Mcdo le plus proche pour nous asseoir, manger un peu et parler à nos familles. C’est à ce moment-là que je vois un message de ma sœur me parlant du tremblement de terre. Un tremblement de terre ? Il nous suffit d’une recherche rapide pour apprendre qu’un séisme de magnitude 6,5 a effectivement frappé Kumamoto le soir précédent, à une centaine de km de Fukuoka. L’événement fait la une et les dégâts sont importants.
La journée continue et nous découvrons notre logement. Nous rencontrons le propriétaire très brièvement et sommes heureux d’avoir un endroit où nous reposer au calme pour le reste de la journée. Une bonne et longue nuit de sommeil nous attend.
Mais notre nuit est vite écoutée. À 1h30 du matin, on se réveille en sursaut avec une sensation étrange et dans une situation jusqu’ici inconnue.
Le sol et l’immeuble entier tremblent.
Le frigo s’agite, un objet tombe par terre, un tiroir s’ouvre. Ça ne dure que quelques secondes mais il se passe beaucoup de choses dans la tête. Un instant court mais intense, impressionnant et effrayant.
Nos familles en France et au Texas sont encore debout et notre réflexe est de leur en parler tout de suite. C’est rassurant de pouvoir raconter ce qu’on vient de vivre sur le moment. On se sent moins seul même si on ne sait pas bien comment réagir face à la situation. Le sol tremble à nouveau et je panique. Ça ne dure encore que quelques secondes. On essaie de rationaliser, de relativiser. C’est certainement les répercussions du séisme d’hier et ça ne va pas durer.
La situation semble se calmer après un moment et on essaie de se rendormir, ce qui n’est pas trop difficile pour Simon. Je suis fatiguée, mais bien éveillée et ma tête est bien trop active pour dormir. Je sens une nouvelle secousse, moins forte cette fois et qui ne réveille même pas Simon. Un autre tremblement suit, plus intense et que Simon ressent aussi. Il essaie de me rassurer, « ça va aller, ça va », avant de se rendormir. À chaque fois, je jette immédiatement un coup d’oeil dans la rue. Les gens n’ont pas l’air d’avoir peur et tout semble normal. Quelques heures après la première secousse, tout semble rentré dans l’ordre et je me repose enfin un peu.
Le matin, c’est un peu secoués par les événements de la nuit que nous apprenons que ce qui nous a réveillés cette nuit était en fait un nouveau séisme de magnitude 7,3 survenu dans la région de Kumamoto. Tout au long de la journée, on ressent encore quelques secousses depuis notre appartement, au 4ème étage. Dans la rue par contre, aucun tremblement et ça me rassure. Il n’y a pas de répercussions à Fukuoka, on espère que c’est bien fini.
Une chose est sûre, je me souviendrai longtemps des images des dégâts qui tournent en boucle à la tv et des sentiments de peur et d’insécurité complète que j’ai ressentis.