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Le château d’Osaka est assez impressionnant et on l’aperçoit même de loin. En nous en rapprochant, nous découvrons les murs et les tours qui délimitent le terrain et qui valent une petite pause pour prendre des photos. Un groupe de jeunes d’une vingtaine d’années arrive vers moi et commence à me parler en japonais, l’un d’entre eux me montrant son téléphone en mode appareil photo. Bien sûr, je pense qu’il me demande de prendre une photo de lui et de ses amis. Alors que je tends la main pour attraper le téléphone, il se rapproche de moi et commence à prendre la pose pendant qu’un de ses amis se prépare à prendre une photo. Je comprends enfin qu’il voulait en fait un photo de lui, avec moi ! J’éclate de rire et décline poliment avant de rejoindre Simon, qui n’a malheureusement rien vu de la scène.
Il est arrivé la même chose à Simon un peu plus tard à Hong Kong, où deux femmes l’ont attrapé par le bras et tiré vers elles pour prendre une photo avec lui. Le fait que je sois juste à côte n’a pas semblé les embêter !
On ne sait toujours pas vraiment ce qui s’est passé ce jour-là à Osaka. Nous venions de prendre un train vers l’extérieur de la ville pour visiter la brasserie Asahi. Avant de nous y rendre, nous faisons une petite pause sur une grande place piétonne pour manger un bout. On se repose, on prend notre temps, jusqu’à ce que deux policiers, un homme et une femme, nous rejoignent depuis le poste de police d’en face, de l’autre côté de la place. L’homme commence à nous parler en japonais et continue pendant un moment jusqu’à ce qu’on puisse enfin dire qu’on ne comprend rien et leur demander s’ils parlent anglais. Il ne parle pas un mot d’anglais mais sa collègue nous demande, dans un anglais approximatif, de sortir nos passeports. Jusqu’à maintenant, nous n’avons jamais eu l’habitude d’avoir nos passeports sur nous donc nous n’avons rien d’autre à leur montrer que nos cartes d’identité française et américaine. Après nous avoir répété plusieurs fois que nous devons vraiment toujours sortir avec nos passeports, l’échange continue, chacun essayant de comprendre l’autre. De temps en temps, le policier intervient à nouveau, comme si nous pouvions enfin le comprendre, comme par magie. On leur demande s’il y a un problème, ils nous disent qu’ils font simplement une ronde dans le quartier. Ils nous demandent finalement nos noms complets, nos adresses dans nos pays respectifs, notre adresse à Osaka et nos numéros de téléphone. Ils notent scrupuleusement tous les détails. Lorsqu’ils nous laissent enfin, on ne sait pas trop quoi penser et on se demande quelle genre de ronde ils font puisqu’ils ne questionnent personne d’autre et retournent directement vers le poste depuis lequel ils sont venus.
Les Japonais sont connus pour êtres très polis et respectueux. Loin d’être un cliché, c’est un fait. Mais ils sont également incroyablement gentils (à moins que le stéréotype des Français grincheux et désagréables ne soit vrai et altère mon jugement..?) et c’est l’une des raisons pour lesquelles je me suis autant attachée à ce pays. En un mois, nous avons bénéficié de cette gentillesse plus d’une fois malgré la barrière de la langue et surtout lors de notre premier jour à Kyoto. Notre avion avait attérri à Tokyo la veille et nous avions attrapé un bus de nuit jusqu’à Kyoto quelques heures plus tard. Notre hôte nous avait donné les directions à suivre pour rejoindre l’appartement mais nous nous sommes rapidement sentis perdus en cherchant notre train. Deux trains avaient le même nom, ou du moins la même destination. Nous montons dans l’un des deux, en croisant les doigts, avant de demander tout de même à une dame à côté de nous. Comme elle ne parle pas du tout anglais, Simon lui montre son téléphone avec une carte et le nom de notre arrêt. Elle ne comprend toujours et nous nous demandons même si elle peut lire notre alphabet. Ce n’est qu’au moment où Simon essaie de prononcer le nom de l’arrêt oú nous allons qu’elle confirme que nous sommes dans le bon train, ouf. Les yeux rivés sur notre plan, nous comptons les arrêts pendant que le train se remplit. Tout à coup, la même dame nous fait signe à travers la foule de descendre alors que nous pensons que notre arrêt est plus loin. Sans son aide, nous nous en serions rendu compte à un moment ou à un autre, mais notre hôte nous attendait et nous étions déjà en retard, sans parler de la fatigue et du fait d’être dans un nouveau pays. Cette dame qui nous a aidés autant qu’elle le pouvait a illuminé notre journée.
Le Japon est un pays de carnivores. En tant que végétarienne (mangeant un peu de poisson de temps en temps), je devais faire mes recherches pour trouver un restaurant, ce je n’ai pas toujours fait, du moins au début. Plus d’une fois, je me suis retrouvée à « regarder Simon manger » parce qu’il n’y avait rien pour moi sur la carte…. mais je ne voulais pas quitter le restaurant, je ne voulais pas que Simon rate une occasion de goûter quelque chose de nouveau qui lui faisait envie. Les restaurants Indiens sont rapidement devenus une option sûre pour moi. Simon adore et ils proposent toujours au moins un curry de légumes. Mais je leur ai fait confiance trop rapidement et je l’ai regretté lorsque nous sommes allés dans ce restaurant à 5 minutes de notre appartement à Tokyo. Après avoir mangé une ou deux bouchées de mon curry de légumes, je repère un OVNI (objet vaguant non identifié) dans mon assiette…. du poulet ! J’essaie de parler à la serveuse (sans qu’elle ne parle anglais ni moi, japonais) et lui fais comprendre que je suis végétarienne. Le chef vient finalement nous voir en personne, me confirme qu’il a bien mis du poulet dans mon plat (même si ce n’était pas mentionné sur la carte) et s’excuse. Tant que je serai en Asie, je ne mangerai plus rien sans avoir confirmation qu’il n’y a aucun animal dans mon assiette !
Le tremblement de terre qui a frappé le sud du Japon en avril dernier fut si sérieux qu’il a fait la une de tous les journaux. À ce moment-là, nous étions à une centaine de km de la région touchée, à Fukuoka. Nous nous sommes réveillés en pleine nuit, sentant l’appartement (au 5ème étage) et tout l’immeuble trembler. Sur 24h, nous avons senti plusieurs secousses et à chaque fois, je paniquais. En tant qu’étrangers au Japon pour la première fois, ce sentiment nouveau de n’avoir absolument aucun contrôle sur la situation est effrayant et on s’imagine facilement le pire. Nous nous sommes tout de même vite rendu compte que le gens dans la rue ne semblaient pas avoir peur et ne sentaient peut-être même pas les secousses. Aussi peu rassurant que cela soit, sentir le sol trembler fait presque partie de la vie quotidienne des Japonais.
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